Nicolas Sarkozy a longtemps chouchouté le dictateur syrien, pourtant mis au ban des nations, avant d'être l’un de ses plus virulents détracteurs.
Une enquête de Christophe Boltanski et Vincent Jauvert.
L’ambiance est tendue, ce 15 juin 2008, quand les émissaires de Nicolas Sarkozyentrent dans le bureau de Bachar al-Assad à Damas. Un mois plus tard, le dictateur, si longtemps persona non grata à Paris, doit assister au défilé du 14-Juillet. Sa présence provoque déjà la polémique.
Afin d’adoucir les critiques, les Français ont mission de lui arracher un geste : la libération d’une poignée de prisonniers politiques malades. Comment lui, que plus personne ne reçoit, pourrait-il regimber ? Pourtant, d’un revers de main, le raïs refuse. "Ce fut un non net et brutal", confie l’un des émissaires élyséens, Boris Boillon, à un diplomate américain. Ce dernier interroge alors le Français : après une telle rebuffade, le président Sarkozy va-t-il annuler l’invitation ? Finalement, non. Boillon, gêné : "Nous ne ferons pas de la question des droits de l’homme une condition."
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