Parution du livre Un troussage de domestique le 1er septembre
Depuis la destruction des tours jumelles du World Trade Center de New York, l’"affaire DSK" est l’événement qui a reçu la plus large couverture médiatique en France, écrit Christine Delphy en introduction du livre Un troussage de domestique. Cet écho médiatique est loin de s’être affaibli, à encore croire la joie avec laquelle la nouvelle de l’abandon des poursuites contre DSK a été accueillie, notamment au Parti socialiste. Pascal Bruckner n’évoque-t-il pas dans le Monde le "puritanisme lubrique" (sic !) de l’Amérique, sans un mot bien-sûr sur la lubricité pas vraiment progressiste de Dominique Strauss-Kahn ! Ce livre revient sur l’effarement des féministes françaises devant ce type de déclarations depuis la nouvelle de l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn. Nous en publions l’introduction, et vous invitons à venir assister aux différents débats organisés autour du livre.
La nouvelle de l’interpellation de Dominique Strauss-Kahn et de sa garde à vue à la Special Victims Unit de Harlem le 14 mai, suivie de son inculpation le 15 mai, est un « coup de tonnerre » pour les chefs de file et les dignitaires du Parti socialiste. Ils ne peuvent pas croire, ne veulent pas croire qu’en quelques heures le Parti socialiste a perdu son « candidat en or ». Puis c’est au tour des amis, qui dénoncent une « erreur tragique sur la personne ». Le Strauss-Kahn présenté par la police « n’est pas l’homme qu’ils connaissent ». Ils savent exactement ce dont il est capable. Et ce dont il est accusé, il en est incapable. La victime présumée l’a reconnu, mais eux secouent la tête : ils sont formels, « ça ne lui ressemble pas ».
Deux jours s’écoulent pendant lesquels s’étalent dans les médias l’étonnement, l’incrédulité, la sympathie, le chagrin pour « DSK », pour sa famille politique, pour sa famille tout court. Pas un mot pour la femme de chambre dont le témoignage a déclenché l’action de la police, qui a mis en branle la justice.
Leur ami est victime d’une erreur judiciaire, ou d’une machination. « On » verse sur Dominique Strauss-Kahn, selon son homme lige (Jean-Christophe Cambadélis), le « feu nucléaire » dont « on » l’avait menacé. La Russie est peut-être dans le coup. Ou Sarkozy. Toutes les hypothèses sont envisagées ; sauf une, celle que le procureur de Manhattan n incapable, un puritain, un Américain pour tout dire retenue : que Dominique Strauss-Kahn aurait pu violer une femme de chambre, Nafissatou Diallo.
Toutes ces hypothèses françaises supposent que les faits reprochés au directeur du FMI sont faux. La femme de chambre, manipulée par une puissance étrangère ou par le gouvernement français, ou par son propre appât du gain, n’a pu que tendre un piège à un homme « vigoureux » (compliment de tonalité rurale, d’ordinaire réservé à un cheval). Elle n’est d’ailleurs mentionnée que dans le rôle du grain de sable qui cause la chute d’un homme immense, en l’occurrence le futur sauveur de la France.
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