Monday, 12 September 2011

Du Québec, lettre ouverte aux autres humains

Un texte de Denis McCready :




Je ne veux pas vous faire rire, ni vous faire pleurer. Je ne vous connais pas individuellement, mais je vous aime collectivement, pour l’instant. Il peut m’arriver de ne pas vous dire bonjour, mais je me lève chaque matin en pensant à vous, mais surtout à vos enfants, à leur avenir, à notre coin de pays.

Ce texte pourrait ressembler à un caprice d’intellectuel, je le vois plutôt comme un texte prérévolutionnaire, un appel à considérer l’insurrection. Si vous êtes confortables dans votre vie actuelle, je suis venu vous parler dans le casque.

(...) Je suis un citadin, comme d’autres sont des hommes des bois. Ça ne m’empêche pas de penser que la ville moderne du 20e siècle est devenue un endroit absurde où vivre, un lieu qui peut être cruel et qui facilite le contrôle des populations, le contrôle des individus et de leur pensée. Chaque jour, on nous dit quoi penser, quoi acheter, comment vivre et surtout on nous dit de ne pas changer le monde. Il faut donc réinventer la ville ou la détruire. Et pour ça, j’ai besoin de vous.

Une ville, c’est captivant, mais rappelons-nous que nous pouvons devenir captifs. Je comprends ceux qui veulent se sauver la fin de semaine. C’est une question de santé mentale. Notre proximité est dangereuse quand elle nous contraint comme une cage autour d’un rat.

 Henri Laborit, dans le film Mon oncle d’Amérique d’Alain Resnais, expose les résultats de ses recherches avec des rats. Le chercheur français a enfermé deux rats dans la même cage. Quand il ne se passe rien, ils sont tout à fait «civils» l’un avec l’autre, mais dès qu’on passe un courant électrique dans le plancher, ils s’attaquent l’un à l’autre. Dès que le courant s’arrête, ils arrêtent de se battre. Les rats répondent à l’agression immatérielle en attaquant automatiquement ce qu’ils présument être la source de l’agression: l’autre. Ce test ne laisse aucune séquelle sur les deux rats. Ensuite, Henri Laborit a répété l’expérience avec un seul rat dans la même cage. Le rat n’a pas d’autre rat à attaquer. Il sursaute, souffre, subit cette agression sans aucun exutoire physique. Laborit découvre que s’il fait subir ce traitement au rat régulièrement, l’animal développe un cancer, et Laborit théorise qu’un corps qui subit une agression sans se décharger finit par s’attaquer à lui-même.

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