Une certaine presse française, consciemment ou inconsciemment raciste, commente le scandaleux déni de justice perpétré par Cyrus Vance dans le volet pénal de l’affaire en répétant en boucle que Strauss-Kahn est « blanchi » ! Pas de surprise.
L’Amérique d’Obama, pourtant donneuse de leçons, n’a guère changé. On s’en doutait. Mieux vaut y être blanc de peau, riche et célèbre plutôt qu’immigré, pauvre et « noir ». Si Anne Sinclair avait accusé un Afro-Américain de l’avoir violée dans un parking de Manhattan, tout le monde sait que le présumé violeur - innocent ou coupable - ne serait pas plus sorti de Rikers Island que Pierre-Just Marny n’est sorti du centre pénitentiaire de Ducos, en Martinique.
Allons même plus loin : si le directeur général du FMI avait été « noir », on ne l’aurait sûrement pas « blanchi ». Nafissatou Diallo, pour avoir osé se plaindre d’un satyre notoire qui se fait passer pour un économiste distingué, a été traînée dans la boue pendant quatorze semaines par des gens qui se prétendent journalistes, mais qui, en réalité, font un tout autre métier.
Côté français, l’affaire a révélé - outre un racisme viscéral que nous connaissons bien - un vieux fonds de machisme et de sexisme qu’on croyait révolu.
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