Thursday, 10 March 2011

Ces paysans malades du progrès

Ce jour d'avril 2010, quand l'urologue, dans son cabinet d'Angoulême, lui a demandé : "Vous faites quoi, comme métier ?", Frédéric a répondu, sans y penser : "Viticulteur." La vigne. Sa passion, son "sang", comme il dit, l'héritage de sa famille, sur ces terres de cognac bénies des dieux. "Encore un", a lâché le médecin, d'un air las. Encore un quoi ? Un cancer de la vessie. Niveau T4, le plus élevé, métastasé.


Un an, bientôt. Un an depuis qu'il s'est réveillé un matin en "pissant le sang" et Frédéric n'arrive toujours pas à y croire. Six chimiothérapies, des murs blancs à l'infini, et, à l'âge où l'on bouffe la vie, lui qui doit lutter chaque jour un peu plus. "L'été dernier, à l'institut Bergonié, à Bordeaux, j'ai croisé une dizaine de viticulteurs qui avaient la même maladie que moi... Mais eux n'en parlent pas." Comment y croire, seulement ? Ils se sont tués au travail, et maintenant c'est le travail qui les tue ! Et ce sont ces maudits pesticides, tant vantés hier, qui leur auraient inoculé le poison ?
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