Et là, est-ce que tu commences à bien la sentir, la main invisible du marché ? Est-ce que tu la sens bien, son étreinte implacable qui t'a choppé par les balloches et qui te broie, continuellement, inexorablement, jusqu'à ce que tu mettes genou à terre, jusqu'à ce que tu ploies l'échine, jusqu'à ce que tu ne sois plus rien qu'un grand cri de douleur ?
Une crise, c'est un événement soudain et imprévu, assez violent, et bien délimité dans le temps, avec au moins un début assez marqué, souvent une dégradation fulgurante et un dénouement violent. Or là, nous vivons juste dans un état permanent de crise. À moment donné, c'est devenu
La Crise. Et même si on change le nom de temps à autre, c'est toujours
La Crise. Comme une sorte de divinité maléfique et incontrôlable qui perturbe les plans des gouvernements, comme un chien égaré dans un grand jeu de quilles bien ordonnées.
Je pensais que le coup de La Crise ne pouvait pas marcher à tous les coups, tout le temps, pour tout et n'importe quoi.
Je me trompais.
La Crise, c'est l'état normal de la marche du monde pratiquement depuis que je suis née. Je ne me souviens pas avoir vécu autre chose que
La Criseet mon tout premier souvenir, c'est celui de
La Crise: le soir où mon père est rentré du boulot avec une 4L à la place de la grande Commodore familiale.
C'était il y a un peu plus de 35 ans.
Depuis ce moment-là, je vis dans un monde en Crise permanente.
Enfin, plus ou moins permanente, plus ou moins en déclin, selon la saison et selon le statut social des personnes concernées.
Enfin, plus ou moins permanente, plus ou moins en déclin, selon la saison et selon le statut social des personnes concernées.
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