La notion de souveraineté nationale a-t-elle encore un sens dans un monde économique globalisé, surtout pour les petits pays comme la Grèce ?
Bertrand Badie : En fait, il convient de répondre à cette question à des niveaux différents d'appréhension.
Si on distingue le contexte européen, on doit prendre tout d'abord en compte un double processus d'intégration politique encore limitée et d'intégration monétaire achevée. Cette simple distorsion dans les temporalités explique que la gestion même de la monnaie unique conduit par à-coups à des choix politiques antisouverainistes dont l'arbitraire et les incertitudes correspondent au défaut d'institutionnalisation politique.
Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas que, d'une manière ou d'une autre, la pression régionale vienne réduire les souverainetés nationales, comme ce fut le cas récemment pour la Grèce et pour l'Italie. Si on se place maintenant d'un point de vue plus global, c'est-à-dire à l'échelle mondiale, la souveraineté se trouve défiée de manière permanente par le jeu de l'interdépendance croissante qui vient de plus en plus lier les économies entre elles, empêcher toute délibération souveraine, ou tout du moins les rendre vaines.
Nous sommes clairement entrés, de ce point de vue, dans un monde post-souverain, mais tout l'enjeu est alors desavoir comment cette interdépendance sera régulée et gouvernée, c'est-à-dire comment sera réinventé un politique capable de se construire au-delà de la souveraineté tout en respectant le droit de chacun de participer réellement à la délibération globale.
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Bertrand Badie : En fait, il convient de répondre à cette question à des niveaux différents d'appréhension.
Si on distingue le contexte européen, on doit prendre tout d'abord en compte un double processus d'intégration politique encore limitée et d'intégration monétaire achevée. Cette simple distorsion dans les temporalités explique que la gestion même de la monnaie unique conduit par à-coups à des choix politiques antisouverainistes dont l'arbitraire et les incertitudes correspondent au défaut d'institutionnalisation politique.
Dans ces conditions, on ne s'étonnera pas que, d'une manière ou d'une autre, la pression régionale vienne réduire les souverainetés nationales, comme ce fut le cas récemment pour la Grèce et pour l'Italie. Si on se place maintenant d'un point de vue plus global, c'est-à-dire à l'échelle mondiale, la souveraineté se trouve défiée de manière permanente par le jeu de l'interdépendance croissante qui vient de plus en plus lier les économies entre elles, empêcher toute délibération souveraine, ou tout du moins les rendre vaines.
Nous sommes clairement entrés, de ce point de vue, dans un monde post-souverain, mais tout l'enjeu est alors desavoir comment cette interdépendance sera régulée et gouvernée, c'est-à-dire comment sera réinventé un politique capable de se construire au-delà de la souveraineté tout en respectant le droit de chacun de participer réellement à la délibération globale.
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