Un beau cri du coeur d'Agnès Maillard
Je ne suis rien, je ne suis personne, je n'ai rien fait et je ne sais rien faire, je ne suis utile ou nécessaire à rien ni à qui que ce soit. On peut assez franchement en conclure que j'ai raté ma vie et que c'est assez définitif.

L'autre façon de s'en rendre compte, c'est d'écouter poliment les exemples de réussite que les gens bien intentionnés ne manquent jamais de vous jeter en pâture, pour notre édification générale, je suppose. Comme Machin et sa petite entreprise qui ne connaissent pas la crise, parti de rien, à l'exception notable d'un petit prêt familial fort bienvenu. La dernière fois que vous l'avez croisé, Machin portait haut sa nouvelle bedaine, taillée à coup de repas d'affaires et de soucis que vous ne pouvez pas comprendre, alors que votre bouée n'est que malbouffe, oisiveté et manque flagrant de volonté.
Machin aime bien faire profiter les autres des petits tuyaux qui font les grandes trajectoires, comme sa nouvelle berline sportive et confortable, enregistrée comme voiture de service, bien que le trousseau de clés ne quitte jamais la poche de son costard. C'est qu'il est pressé Machin, alors, quand il se fait flasher par un radar alors qu'il est pied au plancher, il n'est pas question qu'il perdre ou du temps ou ses précieux points de permis de conduire. Alors, Machin désigne le salarié qui perdra les points à sa place et c'est comme ça que nul ne s'étonne qu'une femme de ménage puisse se faire gauler à 180 km/h sur l'autoroute au volant d'un bijou qu'une vie de son travail ne suffirait pas à payer.
C'est bien, les Machins. Ça retire pas mal d'amertume à l'idée de n'avoir pas réussi dans la vie.
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Je ne suis rien, je ne suis personne, je n'ai rien fait et je ne sais rien faire, je ne suis utile ou nécessaire à rien ni à qui que ce soit. On peut assez franchement en conclure que j'ai raté ma vie et que c'est assez définitif.
L'autre façon de s'en rendre compte, c'est d'écouter poliment les exemples de réussite que les gens bien intentionnés ne manquent jamais de vous jeter en pâture, pour notre édification générale, je suppose. Comme Machin et sa petite entreprise qui ne connaissent pas la crise, parti de rien, à l'exception notable d'un petit prêt familial fort bienvenu. La dernière fois que vous l'avez croisé, Machin portait haut sa nouvelle bedaine, taillée à coup de repas d'affaires et de soucis que vous ne pouvez pas comprendre, alors que votre bouée n'est que malbouffe, oisiveté et manque flagrant de volonté.
Machin aime bien faire profiter les autres des petits tuyaux qui font les grandes trajectoires, comme sa nouvelle berline sportive et confortable, enregistrée comme voiture de service, bien que le trousseau de clés ne quitte jamais la poche de son costard. C'est qu'il est pressé Machin, alors, quand il se fait flasher par un radar alors qu'il est pied au plancher, il n'est pas question qu'il perdre ou du temps ou ses précieux points de permis de conduire. Alors, Machin désigne le salarié qui perdra les points à sa place et c'est comme ça que nul ne s'étonne qu'une femme de ménage puisse se faire gauler à 180 km/h sur l'autoroute au volant d'un bijou qu'une vie de son travail ne suffirait pas à payer.
C'est bien, les Machins. Ça retire pas mal d'amertume à l'idée de n'avoir pas réussi dans la vie.
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