Au début de 2011, les marchés agricoles semblent rejouer une partition qui avait déjà été la leur il y a trois ans. Des accidents climatiques en série provoquent des hausses brutales des prix mondiaux.
Dans quelques pays, on assiste déjà à des émeutes, sinon de la faim, au moins de la vie chère. Et les commentateurs politiques fustigent de nouveau les spéculateurs. On se promet d'agir dans le cadre du G20, comme il y a trois ans à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)...
Comme en 2008, en effet, le monde fait face à une situation agricole difficile. C'est le cas surtout pour le blé, à la suite de la canicule estivale en Russie et dans la région de la mer Noire, puis des pluies diluviennes qui touchent l'Australie, et enfin d'une certaine sécheresse en Argentine : la production mondiale devrait diminuer d'une quarantaine de millions de tonnes (sur 650), mais cette baisse affecte avant tout les disponibilités des grands exportateurs de la mer Noire et de l'hémisphère Sud. Faute d'approvisionnement, on doit anticiper de nouvelles tensions en mars et avril, avant l'arrivée des nouvelles récoltes de l'hémisphère Nord.
En 2008, les marchés agricoles avaient envoyé le même signal. Quelques mois plus tard, il y avait tant de banquiers à sauver que l'on en avait oublié les paysans et tous les pauvres de la planète. Trois ans plus tard (et après 1 300 milliards de dollars, soit 1 000 milliards d'euros, de pertes bancaires...), voilà à nouveau un cri d'alarme qu'il faudrait entendre sans se défausser sur les éternels boucs émissaires. Demain, le monde aura faim !
Source
Philippe Chalmin, université Paris-Dauphine - Le monde
Dans quelques pays, on assiste déjà à des émeutes, sinon de la faim, au moins de la vie chère. Et les commentateurs politiques fustigent de nouveau les spéculateurs. On se promet d'agir dans le cadre du G20, comme il y a trois ans à l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)...
Comme en 2008, en effet, le monde fait face à une situation agricole difficile. C'est le cas surtout pour le blé, à la suite de la canicule estivale en Russie et dans la région de la mer Noire, puis des pluies diluviennes qui touchent l'Australie, et enfin d'une certaine sécheresse en Argentine : la production mondiale devrait diminuer d'une quarantaine de millions de tonnes (sur 650), mais cette baisse affecte avant tout les disponibilités des grands exportateurs de la mer Noire et de l'hémisphère Sud. Faute d'approvisionnement, on doit anticiper de nouvelles tensions en mars et avril, avant l'arrivée des nouvelles récoltes de l'hémisphère Nord.
En 2008, les marchés agricoles avaient envoyé le même signal. Quelques mois plus tard, il y avait tant de banquiers à sauver que l'on en avait oublié les paysans et tous les pauvres de la planète. Trois ans plus tard (et après 1 300 milliards de dollars, soit 1 000 milliards d'euros, de pertes bancaires...), voilà à nouveau un cri d'alarme qu'il faudrait entendre sans se défausser sur les éternels boucs émissaires. Demain, le monde aura faim !
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Philippe Chalmin, université Paris-Dauphine - Le monde
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