Sunday, 30 January 2011

Le Christianisme originel

Le christianisme ésotérique remonte aux origines du christianisme. Il est, en quelque sorte, à celui-ci ce que la Connaissance est au savoir vulgaire. Il n’en contredit aucunement le credo central (qu’il soit orthodoxe ou catholique peu importe ici), mais en révèle le contenu "de l’intérieur" (ésô) et par voie d’investigation spirituelle directe : c’est tout le sens de l’ésotérisme par rapport à l’exotérisme des dogmes, et par extension toute la différence entre ce que l’on peut dire sans risque de confusion à la multitude, et ce que l’on ne peut exposer qu’à des personnes déjà préparées, aptes à le comprendre et dignes de l’entendre :

« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré, ne jetez pas les perles aux porcs: ils pourraient bien les piétiner, puis se retourner contre vous et vous déchirer ! »
(Matthieu, VII, 6; voyez aussi Mtt. XIII, 9-14).

Pourquoi ces précautions ?
Pour répondre à cela il convient de bien savoir une chose : du temps du Christ toute la vie religieuse païenne reposait encore sur l’enseignement de ce qu’on appelait en ce temps-là l’ « Initiation aux mystères », l’initiation « dans le secret du temple », celle que les Grecs nommaient l’initiation « dans l’abaton », c’est-à-dire dans l’endroit le plus reculé du sanctuaire, où n’entraient que des individus triés sur le volet, si l’on peut dire, et destinés à "subir" l’Initiation.

Aujourd’hui les églises, mosquées ou autres synagogues ne sont plus que des lieux d’assemblées (gr. ekklêsia), de prière ou, dans le pire des cas, de propagande : on y fait causette, on y rentre comme dans un moulin, voire comme dans une annexe de l’Armée du Salut.

Jadis il n’en était pas ainsi. Que ce soit en Judée, en Inde, en Grèce, dans les cavernes de Crète ou dans les caves des Externstein, le temple, dans toute sa conception, n’avait qu’un but ultime : la réalisation de l’Initiation, c’est-à-dire le développement méthodique des facultés spirituelles de certains êtres choisis, et dont l’acte final était leur "illumination", leur immersion dans le monde spirituel et par voie de conséquence les révélations qu’ils pouvaient en rapporter.

Qu’est-ce que c’était que l’Initiation ? Les gens se font généralement une idée tout à fait farfelue de celle-ci, l’assimilant plus ou moins aux momeries des prétendues initiations franc-maçonniques qui n’en sont pourtant que des parodies grossières ; mais l’Initiation païenne ce n’était pas cela. Elle ressortissait avant tout à une connaissance approfondie de l’Homme et de sa triple nature corps + âme + esprit.




D’autres suivirent, dont la tradition constitua dès lors ce qu’il est convenu d’appeler le "Christianisme Ésotérique". Des Pères de l’Église en firent partie dont l’enseignement ferait aujourd’hui bondir d’ahurissement nos "bons ecclésiastiques" (celui des vies successives, en particulier, qu’enseignait (Saint) Clément d’Alexandrie avec autant de sérénité qu’un Pythagore ou un druide de Bibracte). Ceux-là maintinrent toujours une tradition parallèle au christianisme officiel, occulte par nécessité, mais constante : c’est ce qu’on appelle pudiquement et le plus discrètement possible de nos jours la "disciplina arcani", les "mystères" chrétiens, dont les principaux représentants furent, entre autres, St. Clément d’Alexandrie, pur Grec de naissance, et Origène son disciple, St. Basile, St. Cyrille, St. Innocent, Denys l’Aréopagite etc.

Courant que l’Église n’eut de cesse de minimiser et d’étouffer par tous les moyens comme résurgence des vieux mystères païens dès lors qu’elle conçut l’idée de s’appuyer sur la plèbe pour asseoir son pouvoir. De ce jour date sa décadence : d’avoir scié elle-même la Vigne qui soutenait sa maison, de s’être retranchée de la sève qui eût dû la nourrir. Elle en crève aujourd’hui. L’arbre est sec.
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