Voilà au moins une tartufferie dissipée. Il est de bon ton, dans certains cercles, de présenter le régime de Zine el-Abidine Ben Ali comme un moindre mal, d’excuser sa brutalité par la lutte contre l’islamisme, de minimiser la corruption qui règne dans les couches dirigeantes, de plaider que dès lors qu’on ne s’occupe pas de politique en Tunisie, la police ne s’occupe pas de vous. Eternelle fumée dont on entoure les dictateurs amis. Mais cette fois le masque tombe. Depuis le début des troubles qui affectent son pays, le président tunisien se comporte comme un Ceausescu des sables.
Les Tunisiens manifestent ? On leur envoie la police et on tire dans le tas.
Les jeunes se révoltent ? Ce sont des terroristes ou des irresponsables manipulés.
Un gamin se suicide par le feu, comme Ian Palach naguère à Prague ? C’est l’œuvre de «malfaiteurs».
Des opposants protestent ? Des observateurs s’alarment ? Ils ne cherchent qu’à déstabiliser le pays. On voudrait savoir ce qui se passe ? La presse officielle (la seule…) parle une épaisse langue de bois et les journalistes étrangers sont espionnés et menacés, quand ils ne sont pas agressés physiquement. Au légitime soulèvement d’une population frappée par la crise et lasse de cet enfermement policier, ce pouvoir répond par le mensonge, le mépris et la fusillade. On croit être en Tunisie, pays de haute culture et de raffinement. On découvre une Corée du Nord méditerranéenne.
Il est donc temps d’appeler un chat un chat et Ben Ali un despote archaïque.
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Tunisie: Ben Ali "mal jugé" : Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a estimé aujourd'hui à propos de la Tunisie que le président Zine El Abidine Ben Ali, "souvent mal jugé", avait "fait beaucoup de choses". Source
Le Maroc interdit une manifestation de soutien aux Tunisiens :Les autorités marocaines ont interdit, ce lundi à Rabat, une réunion de soutien aux manifestants tunisiens. Face aux troubles, le régime de Tunis peut compter sur son voisin maghrébin. Source
La révolte des jeunesses maghrébines :Depuis trois semaines en Tunisie, une semaine en Algérie, les jeunes sont dans la rue pour protester contre l'absence totale de perspective à laquelle leur sort les condamne. Pas d'emploi. Pas de logement. Pas d'argent. Pas de liberté d'expression. Pas de visas pour l'Europe. Pas d'alternance politique, même lointaine, à espérer. Ces deux pays, pourtant si différents par leur histoire, leur économie et même leur tempérament (si les pays en ont un), réservent à leur jeunesse une potion dont elle ne veut plus : la stagnation.
Cette fois, la génération Internet défie ouvertement le pouvoir et la censure. Près d'un Tunisien sur cinq possède un compte Facebook. Ben Ali a beau incarcérer des blogueurs, interdire la distribution de la presse française, pirater les sites, une brèche vient d'être ouverte.
Parce que ces régimes se sont flattés d'être des remparts contre l'islamisme, parce que de nombreux Français ont, dans ces pays, leurs origines, une part de leur histoire personnelle, des intérêts économiques, la France a, jusqu'ici, opté pour la prudence. Source
Algérie, Bouteflika reste muet : Après une semaine d'émeutes en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika se tait. Source
YouTube supprime une vidéo choquante des violences en Tunisie : YouTube a rejetté des vidéos d'amateurs témoignant de la violence des affrontements en Tunisie. Censure ou respect des conditions d'utilisation du site ? Source
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