Le 26 décembre 2004, un puissant séisme de magnitude 8,9 avait déclenché un tsunami qui avait fait 230 000 morts selon les estimations dans douze pays de l'océan Indien, de la Thaïlande au Sri Lanka. La province indonésienne d'Aceh avait été la plus touchée, avec 164 000 morts, dont 37 000 n'ont jamais été retrouvés. Leurs corps avaient probablement été emportés par les eaux.
Titik Yuniarti a perdu toute sa famille dans la catastrophe. Début décembre, elle s'est lancée à la recherche de sa fille cadette, Salwa. Un voyage inspiré par un rêve que venait de faire sa mère: la fillette y apparaissait et expliquait qu'elle avait été recueillie par une famille de Langsa à Aceh.
Après plusieurs heures de route, Titik s'est rendue sur place avec une amie. Elles sont allées dans des écoles, ont parlé aux directeurs, aux enseignants et aux élèves. Elles ont également rencontré la police et des chefs de quartier.
«Après trois jours, nous avons finalement rencontré une petite fille prénommée Febby», raconte Titik sur son lit d'hôpital, le visage couvert de bleus, le cou enflé et une intraveineuse dans le bras. «Elle avait les mêmes cheveux noirs emmêlés, un grain de beauté au-dessus des lèvres», explique-t-elle d'une voix douce, le sourire fragile. «Certaines personnes m'ont même dit qu'elle avait perdu ses parents dans le tsunami et avait été adoptée. J'avais toujours peur d'y croire, mais dans mon coeur, je me disais, c'est elle... C'est vraiment elle».
Mais lorsqu'elles sont revenues le lendemain, une femme se disant la mère de Febby les a interceptées et leur a demandé leurs intentions. Un attroupement s'est formé, atteignant plus d'une centaine de personnes. Certains ont commencé à raconter qu'elle voulait peut-être enlever la petite fille de douze ans pour vendre ses organes. Les cris ont fusé: «Pendez-la! Pendez-la!» D'autres ont mis le feu au bâtiment dans lequel les deux femmes s'étaient réfugiées. Lorsqu'elles sont sorties, elles ont été frappées à coups de bâtons et de pierres, malgré les coups de semonce tirés par la police pour disperser la foule.
Les policiers ont finalement pu récupérer le corps meurtri de Titik et l'ont emmenée à l'hôpital. Son amie a elle aussi été gravement blessée. La mère de famille, qui a également perdu son mari, une fille âgée de trois ans et un fils de neuf ans, veut un test ADN sur l'enfant, affirmant que c'est sa dernière chance.
La mère de Febby, Ainun Mardiah, affirme qu'elle s'y pliera si cela peut mettre un terme au conflit. Sa fille a été traumatisée par les événements et refuse de retourner à l'école. «Je me sens juste en colère, perdue», explique cette femme de 34 ans. Elle a déménagé de Banda Aceh, la capitale provinciale, à Langsa avec son mari et leur enfant après le tsunami, dans l'espoir de démarrer une nouvelle vie. «Je veux juste qu'on en finisse avec tout ça».
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Titik Yuniarti a perdu toute sa famille dans la catastrophe. Début décembre, elle s'est lancée à la recherche de sa fille cadette, Salwa. Un voyage inspiré par un rêve que venait de faire sa mère: la fillette y apparaissait et expliquait qu'elle avait été recueillie par une famille de Langsa à Aceh.
Après plusieurs heures de route, Titik s'est rendue sur place avec une amie. Elles sont allées dans des écoles, ont parlé aux directeurs, aux enseignants et aux élèves. Elles ont également rencontré la police et des chefs de quartier.
«Après trois jours, nous avons finalement rencontré une petite fille prénommée Febby», raconte Titik sur son lit d'hôpital, le visage couvert de bleus, le cou enflé et une intraveineuse dans le bras. «Elle avait les mêmes cheveux noirs emmêlés, un grain de beauté au-dessus des lèvres», explique-t-elle d'une voix douce, le sourire fragile. «Certaines personnes m'ont même dit qu'elle avait perdu ses parents dans le tsunami et avait été adoptée. J'avais toujours peur d'y croire, mais dans mon coeur, je me disais, c'est elle... C'est vraiment elle».
Mais lorsqu'elles sont revenues le lendemain, une femme se disant la mère de Febby les a interceptées et leur a demandé leurs intentions. Un attroupement s'est formé, atteignant plus d'une centaine de personnes. Certains ont commencé à raconter qu'elle voulait peut-être enlever la petite fille de douze ans pour vendre ses organes. Les cris ont fusé: «Pendez-la! Pendez-la!» D'autres ont mis le feu au bâtiment dans lequel les deux femmes s'étaient réfugiées. Lorsqu'elles sont sorties, elles ont été frappées à coups de bâtons et de pierres, malgré les coups de semonce tirés par la police pour disperser la foule.
Les policiers ont finalement pu récupérer le corps meurtri de Titik et l'ont emmenée à l'hôpital. Son amie a elle aussi été gravement blessée. La mère de famille, qui a également perdu son mari, une fille âgée de trois ans et un fils de neuf ans, veut un test ADN sur l'enfant, affirmant que c'est sa dernière chance.
La mère de Febby, Ainun Mardiah, affirme qu'elle s'y pliera si cela peut mettre un terme au conflit. Sa fille a été traumatisée par les événements et refuse de retourner à l'école. «Je me sens juste en colère, perdue», explique cette femme de 34 ans. Elle a déménagé de Banda Aceh, la capitale provinciale, à Langsa avec son mari et leur enfant après le tsunami, dans l'espoir de démarrer une nouvelle vie. «Je veux juste qu'on en finisse avec tout ça».
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