Mardi, métro, ligne 13, vers midi. Affluence. Comme d’habitude.
Une jeune femme debout un peu corpulente, au regard doux. Elle a le bras gauche dans le plâtre, et un sac à main en bandoulière. Entre un jeune au physique maghrébin. Elle s’efface pour le laisser passer, et aussi vraisemblablement pour protéger son bras. Ce faisant, elle appuie son bras sur son sac.
L’homme part en invectives : « ça y est, vous croyez que j’en veux à votre sac ! », « mais non, monsieur, je vous assure, vous voyez bien, j’ai le bras dans le plâtre ». L’autre continue, il dit son exaspération de faire partie d’une communauté stygmatisée, « il n’y a pas que les Arabes qui sont pickpockets madame ! ». Elle, elle continue de se défendre, « j’essaie de m’effacer car je sais que je tiens beaucoup de place » dit-elle presque au bord des larmes.
Au bout d’un moment, lui perçoit qu’il s’est trompé, qu’elle est sincère. « Oui, je sais madame, je vous crois, excusez-moi, j’ai cru que… mais vous savez, on devient parano avec ce soupçon général contre nous ». Ils en sont maintenant à rivaliser d’excuses. A la station « Place de Clichy », ils descendent tous les deux, ils s’excusent encore mutuellement et se séparent en se souhaitant une bonne journée.
Source
Une jeune femme debout un peu corpulente, au regard doux. Elle a le bras gauche dans le plâtre, et un sac à main en bandoulière. Entre un jeune au physique maghrébin. Elle s’efface pour le laisser passer, et aussi vraisemblablement pour protéger son bras. Ce faisant, elle appuie son bras sur son sac.
L’homme part en invectives : « ça y est, vous croyez que j’en veux à votre sac ! », « mais non, monsieur, je vous assure, vous voyez bien, j’ai le bras dans le plâtre ». L’autre continue, il dit son exaspération de faire partie d’une communauté stygmatisée, « il n’y a pas que les Arabes qui sont pickpockets madame ! ». Elle, elle continue de se défendre, « j’essaie de m’effacer car je sais que je tiens beaucoup de place » dit-elle presque au bord des larmes.
Au bout d’un moment, lui perçoit qu’il s’est trompé, qu’elle est sincère. « Oui, je sais madame, je vous crois, excusez-moi, j’ai cru que… mais vous savez, on devient parano avec ce soupçon général contre nous ». Ils en sont maintenant à rivaliser d’excuses. A la station « Place de Clichy », ils descendent tous les deux, ils s’excusent encore mutuellement et se séparent en se souhaitant une bonne journée.
Source
No comments:
Post a Comment