Anagramme presque parfaite de "cérémonie".
N'ayant jamais répondu à aucune carte de voeux, il y a belle heurette que je n'en reçois plus. Quoi de plus convenu, de plus con que ces souhaits que s'échangent des gens bourrés de tout, de victuailles, d'alcool, et surtout, surtout, d'eux-mêmes, qui mêlent leurs trogne une fois par an à heure fixe en se disant : bonané, ou bonanébonn'santé à la queue leu leu ?
J'ai connu un soir où parce qu'un convive avait dit que, pour avoir de l'argent, il fallait manger un grain de raisin à chaque coup de l'horloge, les gens se ruaient sur le buffet pour se disputer les grappes restantes, et s'étouffaient en avalant les grains.
Évidemment, l'heureux rapporteur de cette singulière coutume est mort complètement ruiné.
Moi l'affreux, je voudrais que le monde s'arrête un instant, afin que tous, saisis de peur, regardent en arrière, et disent : qu'est-ce que j'ai fait de ce temps écoulé, où suis-je ?
Parce que, franchement, si cette année n'a servi à rien, à quoi bon en vivre une de plus ?
Je vous souhaite et je souhaite au monde entier, moi compris, que chaque jour, chaque instant soit l'occasion de vivre en conscience. Heur, malheur, pauvreté, richesse, chance, malchance sont des notions qu'on devrait rayer du vocabulaire.
Si la maladie, la pauvreté, le désastre, comme des rois mages m'apportent la conscience, qu'ils entrent.
Si la richesse, le boudin, le succès me transforment en statue de moi-même, figée dans sa graisse, alors qu'advienne la tempête qui me ravagera jusqu'à ce qu'émerge enfin l'être réel.
Donc, pour transformer cette morne criée en véritable cérémonie, je vous, je me, je nous souhaite à tous d'avancer sur le seul chemin qui vaille : reconnaître en chaque instant, en chaque rencontre, en chaque événement la merveille qui y est enclose.
Source : Vieux Jade
N'ayant jamais répondu à aucune carte de voeux, il y a belle heurette que je n'en reçois plus. Quoi de plus convenu, de plus con que ces souhaits que s'échangent des gens bourrés de tout, de victuailles, d'alcool, et surtout, surtout, d'eux-mêmes, qui mêlent leurs trogne une fois par an à heure fixe en se disant : bonané, ou bonanébonn'santé à la queue leu leu ?
J'ai connu un soir où parce qu'un convive avait dit que, pour avoir de l'argent, il fallait manger un grain de raisin à chaque coup de l'horloge, les gens se ruaient sur le buffet pour se disputer les grappes restantes, et s'étouffaient en avalant les grains.
Évidemment, l'heureux rapporteur de cette singulière coutume est mort complètement ruiné.
Moi l'affreux, je voudrais que le monde s'arrête un instant, afin que tous, saisis de peur, regardent en arrière, et disent : qu'est-ce que j'ai fait de ce temps écoulé, où suis-je ?
Parce que, franchement, si cette année n'a servi à rien, à quoi bon en vivre une de plus ?
Je vous souhaite et je souhaite au monde entier, moi compris, que chaque jour, chaque instant soit l'occasion de vivre en conscience. Heur, malheur, pauvreté, richesse, chance, malchance sont des notions qu'on devrait rayer du vocabulaire.
Si la maladie, la pauvreté, le désastre, comme des rois mages m'apportent la conscience, qu'ils entrent.
Si la richesse, le boudin, le succès me transforment en statue de moi-même, figée dans sa graisse, alors qu'advienne la tempête qui me ravagera jusqu'à ce qu'émerge enfin l'être réel.
Donc, pour transformer cette morne criée en véritable cérémonie, je vous, je me, je nous souhaite à tous d'avancer sur le seul chemin qui vaille : reconnaître en chaque instant, en chaque rencontre, en chaque événement la merveille qui y est enclose.
Source : Vieux Jade
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