Ils sont venus, ils sont tous là, des milliers, dix, vingt, trente mille, plus qui sait, massés au pied de la grande pyramide de Chichen Itza. L'ombre portée de l'escalier dessine sur les flancs de l'imposant édifice l'illusion du serpent, terminée par une tête de pierre sculptée à l'effigie de Kukulcan, version maya du dieu Serpent à Plumes.
Il est un peu plus de 16 heures. Dans dix minutes, le cycle sera achevé. L'ombre complétée marquera le retour de l'équinoxe de printemps. Les fidèles en aube blanche psalmodient “Kukulcan, Kukulcan.” Certains brandissent des encensoirs, d'autres se roulent par terre dans l'allée centrale du jeu de pelote voisin en arrachant leurs vêtements. Ils sont arrivés de Gao, Sedona, Bali ou Roswell, et font le tour du monde des cérémonies et des fêtes New Age. Dans leurs rangs, Suédois, Hollandais, Américains, Français, Brésiliens aussi, toujours plus nombreux. Sans oublier les Mexicains eux-mêmes, et les touristes dont la foule grossit les rangs des fidèles comme au temps où d'autres adeptes rendaient hommage au serpent emplumé.
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