Monday, 27 December 2010

Et si la rudesse de l'hiver était due au cycle solaire ?

«Le froid est si horrible en ce pays-ci que depuis l'an 1606, à ce qu'on prétend, on n'en a pas vu un tel. Rien qu'à Paris, il est mort 24.000 personnes du 5 janvier à ce jour », écrivait la princesse Palatine, belle-soeur de Louis XIV, le 2 février 1709, à l'une de ses soeurs.

L'épouse du peu viril Philippe d'Orléans avait pourtant la chance de vivre à Versailles, dans la lumière du Roi-Soleil, certes déclinant ? il avait alors 71 ans ? et non dans l'une des innombrables paroisses désolées d'un royaume pétrifié par les glaces pendant de longues semaines, comme le reste de l'Europe.

Rivières prises jusqu'à leur embouchure, mers figées, vin et alcool durs comme de la pierre, oiseaux saisis par le froid tombant morts et voyageurs dévorés par des loups affamés : le « Grand Hyver » de 1709 que la pittoresque Palatine et tant d'autres, épistoliers célèbres ou simples curés de campagne, ont décrit dans les termes les plus rudes, correspond à ce que les spécialistes appellent aujourd'hui un « petit âge glaciaire ».
Un phénomène qui a connu deux pics dans l'histoire récente de l'Europe, entre 1645 et 1715 et entre 1790 et 1840, mais qui a régné, selon les historiens et les scientifiques, du milieu du XVe siècle au milieu du XIXe siècle. Et qui pourrait bien se reproduire, à en croire une enquête publiée dans le numéro de décembre de Science & Vie. Aucune origine humaine, toutefois. Un caprice du Soleil, habituellement réglé sur des cycles de 11 ans, identifiés depuis le XVIIe siècle, semble expliquer ce phénomène réfrigérant. Durant ces cycles, l'astre se couvre de taches qui disparaissent pendant un an puis refont leur apparition peu à peu jusqu'à un maximum avant une nouvelle décroissance...
Or, depuis 2008, les taches solaires se sont fait attendre deux ans et sont encore bien en dessous de ce que les scientifiques attendaient.
Une situation qui leur rappelle le « minimum de Dalton », s'étalant sur une quarantaine d'années entre XVIIIe et XIXe siècles et marqué par une nette période de refroidissement climatique. Ce qui n'est déjà pas rassurant. On peut aussi bien s'attendre à un minimum du type de celui de Maunder, qui correspond aux terribles hivers du règne de Louis XIV.
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