Monday, 27 December 2010

Deux poids deux mesures


A la même période d’attribution du prix Nobel et dans un silence assourdissant de la majorité des médias occidentaux, était délivré le prix Carl von Ossietzky à Mordechaï Vanunu, un pacifiste israélien en résidence surveillée après avoir passé dix huit-ans de prison pour avoir dénoncé le programme nucléaire israélien.

Nous lisons dans une contribution à ce sujet : « La presse française est une des pires qui soient si on la compare à celle qu’on trouve dans des pays comparables. La presse espagnole par exemple, est bien meilleure que la presse française avec ses journaux soi-disant de qualité. Ce n’est en effet pas par la presse française, en dehors de la presse internet militante et d’une brève sur Rue 89, que vous pourrez savoir que Mordechai Vanunu devait recevoir un prix pour la paix à Berlin, le prix Carl von Ossietzky, mais qu’il n’a pas pu être présent car il est toujours sous étroite surveillance dans l’entité sioniste après avoir purgé une longue peine de prison.

Il y a eu de fait un black-out des journaux français sur cette information et on peut se demander pourquoi. Le journal espagnol La Vanguardia en parle cependant et pas sous la forme d’une brève puisqu’il nous gratifie d’une belle interview de Gideon Spiro, un militant antinucléaire de l’entité sioniste et qui anime un comité de soutien à Mordechai Vanunu. Je dois dire que le discours de Gideon Spiro, d’une grande qualité et d’une grande lucidité, mérite d’être porté à la connaissance des lecteurs francophones. C’est donc chose faite. La Ligue Internationale des Droits de l’Homme, une organisation des plus vénérables, a tenu hier à Berlin la cérémonie annuelle de remise de prix, une tradition vieille d’un demi-siècle, décerné cette année au pacifiste et dissident israélien Mordechai Vanunu. A l’instar du dissident et prix Nobel de la paix chinois Liu Xiaobo, Vanunu n’a pas été en mesure de recevoir à Berlin son prix qui porte le nom de Carl von Ossietzky, un journaliste pacifiste allemand des années 1930 ».
« Von Ossietzky fut condamné pour « trahison » pour avoir divulgué en 1931 dans la revue Die Weltbuhne, le réarmement secret de l’Allemagne. En 1936, il se vit décerner le prix Nobel de la paix, mais les nazis ne permirent pas à Ossietzky d’aller le chercher. De même, Mordechai Vanunu a été condamné en 1986 à 18 ans de prison pour trahison et « espionnage ».

Son crime fit de révéler que les Israéliens disposaient secrètement de l’arme nucléaire.

Libéré en 2004, il reste interdit de tout contact avec la presse et n’est pas libre de ses mouvements. A la cérémonie berlinoise, où le nom de Julian Assange, autre divulgateur de secrets, était sur toutes les lèvres, était présente Mairead Corrigan-Maguire, prix Nobel de la paix 1976, qui a qualifié de « honte » l’absence imposée à Vanunu. Corrigan-Maguire et cinq autres prix Nobel, dont l’Allemand Gunter Grass, avaient demandé que Vanunu soit autorisé à venir à Berlin, sans obtenir aucune réponse. En son absence, des pacifistes israéliens proches de Vanunu ont participé à la cérémonie, dont le journaliste Gideon Spiro, fondateur du comité de soutien à Vanunu.
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