Wednesday, 8 February 2012

C’était un 8 février 1962


C’était en France. C’était au cœur de Paname, dans le 11° arrondissement, à la station de métropolitain Charonne.
Charonne était jadis un village des environs de Paris, rattaché à la capitale en 1860, sous Napoléon III.  C’était au cœur de l’hiver et à l’automne de la Guerre d’Algérie qui ne disait pas son nom. Tandis que cette satanée « guerre » d’Algérie tirait péniblement à sa fin, que les sherpas du  général de Gaulle et les leaders du FLN négociaient ferme à Evian, une terrible guerre franco-française entre un pouvoir ayant choisi le pragmatisme de la négociation avec son ennemi et l’OAS (=Organisation de l’Armée Secrète fondée en 1961 par le général Salan, Pierre  Lagaillarde  et Jean-Jacques Susini) qui lui reprochait sa politique d’abandon allait faire du 8 février 1962, une date douloureuse pour la mémoire de la « Gauche » française et au delà.  L’OAS crée par les fanatiques de « l’Algérie française » sait ne plus pouvoir compter sur un fléchissement de la position d’un exécutif (De Gaulle)  qui  a fait le choix de l’autodétermination et de la négociation avec le FLN. Un pouvoir gaulliste qui doit beaucoup à la crise du 13 mai 1958, déclenchée depuis Alger par les militaires et les partisans de l’Algérie française. En mai 1958, le « général » était alors le sauveur. Quatre ans plus tard, c’est un homme à abattre. Car voici que se sentant trahis, les membres de l’OAS se sont lancés dans une politique de « terre brûlée » et de déchainement de violence à la fois en Métropole et en Algérie.
Aux expéditions sanglantes contre les algériens musulmans en Algérie s’ajoutent des attentats au plastic en Métropole au début de l’année 1962. Les cibles sont parfois célèbres. C’est ainsi qu’avant que de Gaulle (au Petit Clamart) soit la cible de l’OAS, les attentats toucheront André Malraux (et la jeune Delphine Renard qui du haut de ses 4 ans perdra un œil), le sénateur communiste Raymond Guyot, le professeur de droit Georges Vedel ou Albert Camus seront visés par les membres de l’OAS, dont on ne sait au juste si ils veulent une Algérie française ou une Algérie dans les mains des seuls Pieds-Noirs sur le modèle (raciste) de l’Afrique du Sud ?
Alors le raz le bol en métropole se traduit  dans la rue. Le 8 février 1962, à l’appel des principaux syndicats (CGT, UNEF, FEN, CFTC, SGEN), des partis politiques de « Gauche », tels le PCF et le PSU, de la JOC, des Jeunesses socialistes et communistes et du Mouvement pour la Paix, une grande manifestation pacifique anti-OAS se met en branle en direction de la Place de la Bastille.  
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