[Note perso : excellent article qui résume bien la situation, bien que généralisant un peu trop, selon mon opinion, la génération 68 ... ]
La France ne devrait pas être un pays que l’on doit quitter pour s’épanouir. L’un de ces pays d’émigration que fuient ses forces vives, parce que l’existence qu’il leur laisse entrevoir n’est pas digne d’elles. Et pourtant c’est ce que devient ce pays, jour après jour, sans que nous n’y prenions garde.
D’un côté, il y a ceux qui sont poussés à bout.
Ces jeunes dont le taux de chômage est extravagant. Dès leur plus tendre enfance, on leur a dit de faire des études de plus en plus longues. On leur a présenté ces études comme une condition minimale pour espérer avoir un travail. Et après vingt années passées sur les bancs de l’école, à subir un enseignement à la plume d’oie et au parchemin, là où l’ordinateur et l’Internet sont devenus le moyen commun de vivre, de penser, d’apprendre et de communiquer ; après vingt ans d’ennui où des enseignants de plus en plus névrosés, de moins en moins convaincus par leur métier leur ont infligé des méthodes pédagogiques sorties du cerveau délirant de quelques inspecteurs en chambre, ils espèrent enfin la récompense de leurs efforts.
Et ils ne trouvent que stage, puis stage, et encore stage, avant de décrocher enfin un petit contrat sous-payé où les qualifications demandées sont dix fois inférieures à ce qu’ils sont capables de donner, dans une précarité extrême, et avec pour seule perspective de parcourir ce tunnel pendant dix ans au moins, peut-être plus, à se serrer la ceinture, à ne pas pouvoir se loger sans la caution de leurs parents, à devoir rembourser la dette de leurs aînés à leurs aînés eux-mêmes.
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