Saturday, 28 April 2012

La souffrance du lepéniste


C’est entendu : l’électeur lepéniste souffre. De Rachida Dati à Ségolène Royal, de Hollande à Sarkozy, tout le monde le dit, partout : la France qui vote FN, c’est la France qui souffre, et il faut entendre cette souffrance. Et en un sens, c’est vrai.

Oui, les électeurs du FN sont des gens qui souffrent, et oui, leur souffrance doit être entendue. Elle doit, cela dit, être entendue pour ce qu’elle est. Car ce n’est pas du chômage, de la précarité, de la misère économique et sociale que souffrent ces électeurs –du moins pas tous (loin de là), et pas plus (bien au contraire) que les autres électorats ou que les abstentionnistes.(..)

Cet électorat-qui-souffre est aussi est un électorat masculin beaucoup plus que féminin, dans un pays où les hommes sont nettement moins exposés que les femmes à la précarité et aux bas salaires –sans parler des viols, des violences conjugales, du harcèlement sexuel, des écarts de salaire et des tâches ménagères.

Cet électorat souffrant est enfin un électorat quasi-intégralement blanc, dans un pays où les Blancs sont nettement moins exposés que les Noirs et les Arabes à la précarité et aux bas salaires –sans parler des contrôles au faciès, des violences policières et de la discrimination dans l’emploi ou le logement. Tout cela, répétons-le, est attesté par d’innombrables données chiffrées.

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