Friday, 19 November 2010

Géolocalisation : des photos qui parlent trop


Un coup de fil à Ben Jackson et il fournit un nom : Guillaume Serale. En quelques clics, on apprend qu’il habite à Québec, on découvre à quelques mètres près où il vit, où il travaille, on sait où il est sorti prendre un café cette semaine.
Les informations que fournit Ben Jackson n’ont rien d’illégal. Pour en arriver à « espionner » les gens, un collègue et lui n’ont fait que prendre des données disponibles sur l’internet et les ont analysées. Leur objet de prédilection : les photos publiées sur Twitter.
Que ce soit à partir d’un cellulaire ou d’un appareil photo standard, chaque image numérique est associée à un fichier de type EXIF (pour Exchangeable image file format). Dans ce fichier sont compilées de nombreuses données, dont la date et l’heure de la prise de vue, les caractéristiques de l’appareil et, de plus en plus souvent, les coordonnées géographiques du lieu où la photo a été prise.
En passant au peigne fin les photos publiées par les internautes, Ben Jackson, consultant en sécurité informatique de la région de Boston, a découvert que plusieurs de celles-ci étaient géolocalisées.
Avec un collègue, il a mis sur pied le site Icanstalku.com (littéralement : je peux vous traquer), lequel fournit en temps réel des photos géolocalisées publiées sur Twitter. (On apprend ce matin sur le site internet que Twitter a bloqué le compte de icanstalku.com, ce qui empêche les administrateurs d’aviser les internautes que leurs photos sont géolocalisées)
Chaque fois que le logiciel trouve une de ces photos, il envoie un message à la personne qui l’a mise sur le web, afin de l’avertir que sa photo en dévoile beaucoup.
Les réactions des internautes varient, explique au téléphone Ben Jackson.
« La plupart des gens nous disent : « Merci, je n’avais aucune idée que cette fonctionnalité était activée. » Une plus petite minorité de gens nous disent : « Qui êtes-vous, comment savez-vous ça, comment m’avez-vous trouvé ? » »
À Québec, Guillaume Serale se montre peu surpris quand La Presse le joint pour l’informer qu’il est très facile pour quiconque de suivre ses déplacements.
« Toutes mes photos sont géolocalisées automatiquement sur mon cellulaire, qui a un GPS. C’est moi qui ai activé cette fonction. À partir du moment où je prends des photos qui sont politiquement correctes, le fait qu’elles soient géolocalisées ne me dérange pas », dit-il.

Source

No comments:

Post a Comment