Sunday, 1 January 2012

Anthropologie de la matraque


La force de l’ordre, l’ouvrage que publie l’anthropologue Didier Fassin, professeur de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, s’annonce comme une « ethnographie de la force publique » (p. 33). On peut le lire comme un manifeste ethnographique. 
Didier Fassin a en effet voulu répondre à l’urgence politique par une enquête par observation directe non participante, de longue durée, auprès de la brigade anti-criminalité (BAC) d’une agglomération de 200 000 habitants de la région parisienne. 

(..)L’enquête, substantielle, s’est déroulée de mai 2005 à février 2006, puis de février 2007 à juin 2007, période durant laquelle l’auteur a en toute liberté accompagné le travail des agents de cette brigade.

Avec satisfaction, l’un des chefs du commissariat lui fait vite observer que les agents se comportent comme si leur observateur « n’était pas là » (p. 49). Cette remarque bienveillante s’avère glaçante à la lecture de l’ouvrage. Elle est du reste inexacte. À maintes reprises, les policiers observés par Fassin lui font remarquer que, s’il n’avait pas été là, « cela ne se serait pas passé comme ça » ; comprendre : ç’aurait été pire [2]. 
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