Pour aller vite, dans mon activité de journaliste comme dans mon activité d’écrivain, j’ai chroniqué pendant près de trois décennies les mutations du capitalisme français. Et j’ai longtemps pensé que ce que nous vivions était le passage du vieux modèle de capitalisme à la Française – le capitalisme rhénan, ou si l’on préfère, le « capitalisme de la barbichette », à un nouveau modèle de capitalisme, régi par des règles anglo-saxonnes. Et dans ce basculement, j’ai longtemps vu de graves dangers sociaux : la remise en cause de logiques collectives au profit d’un système beaucoup plus individualiste. Mais je n’ai pas vu de véritables dangers démocratiques.

J’ai même longtemps pensé que cette importation du libéralisme à l’américaine, si elle n’était pas seulement économique mais aussi politique, aurait au moins cet avantage de vacciner la France contre ses vieux penchants, celui de la monarchie républicaine ou du néo-bonapartisme. Cet avantage de lui faire découvrir les mérites de véritables contre-pouvoirs, à la manière de ce que sont, chacun dans leurs domaines, le Congrès américain, ou la SEC, l’autorité de tutelle des marchés.
Puis, dans un second temps, j’ai amendé mon jugement.
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