Friday, 15 October 2010

Roulement de tambours

Qui se souvient de la « guerre tranquille » devant durer six semaines, coûter 50 à 60 milliard$, et être payée par les revenus pétroliers de l’Iraq ?

Qui se rappelle que Lawrence Lindsey, l’économiste de la Maison Blanche, a été viré par Bush Junior parce qu’il estimait que la guerre en Irak pourrait coûter jusqu’à 200 milliards de dollars ? Lindsey a été foutu à la porte pour avoir surestimé le coût d’une guerre qui, selon Joseph Stiglitz et Linda Bilmes, a jusqu’ici coûté 15 fois plus que son estimation. Et les Us maintiennent encore sous Oba-Bla 50.000 troupers en Irak.
Qui se rappelle que juste avant l’invasion Us de l’Irak, le gouvernement avait déclaré sa victoire sur les Talibans afghans ?
Qui se souvient du prétexte donné par Bush pour envahir l’Irak : les armes de destruction massive de Saddam Hussein ? Des armes que tous savaient inexistantes.
Sait-on que ces mêmes Néo-conservateurs, auteurs de ces formidables âneries et mensonges fous, sont toujours au contrôle du gouvernement à Washington ?

La « guerre contre le terrorisme » en est maintenant dans sa dixième année. Mais, de quoi s’agit-il exactement ?

D’après le résultat, la réponse est que la « guerre contre le terrorisme » sert à créer de véritables terroristes. Le gouvernement a désespérément besoin de vrais terroristes pour justifier l’intensification de ses guerres contre les pays musulmans et maintenir son peuple suffisamment dans la peur pour qu’il continue d’accepter un État policier offrant « des protections contre les terroristes...

Le gouvernement Us fabrique des terroristes en envahissant des pays musulmans, en détruisant leurs infrastructures et en tuant un grand nombre de civils. Il fabrique aussi des terroristes en installant des gouvernements fantoches à la tête de pays musulmans et en utilisant ces gouvernements fantoches pour assassiner et persécuter les citoyens, comme cela se fait à grande échelle aujourd’hui au Pakistan.

Les Néo-conservateurs ont utilisé le 11/9 pour lancer leur projet d’hégémonie mondiale. Leur plan s’accorde avec les intérêts des oligarchies au pouvoir en Occident. Il y a un demi-siècle, le président Eisenhower nous avait prévenus en vain que les guerres sont bonnes pour les profits du complexe militaro-sécuritaire. L’hégémonie Us est bonne pour le contrôle des ressources et de leurs flux par l’industrie pétrolière. La transformation du Moyen-Orient en immense état fantoche sert parfaitement les aspirations du lobby sioniste d’Israël à l’égard de l’expansion territoriale israélienne.

Une majorité d'américains sont incapables de voir ce qui se passe du fait de leur conditionnement. La plupart croient que leur gouvernement est le meilleur sur Terre, qu’il est moralement motivé à aider les autres et à faire le bien, qu’il se précipite pour assister les pays où sévissent famines et catastrophes naturelles. Ils pensent majoritairement que leurs présidents disent la vérité, sauf sur leurs aventures sexuelles.

La persistance de ces illusions est extraordinaire au vu des gros titres quotidiens qui signalent que le régime Us interfère dans quasiment tous les pays de la Terre et les persécute. La politique américaine consiste à acheter, renverser ou combattre les dirigeants des pays qui représentent les intérêts de leur peuple au lieu des intérêts des compagnies américaines.

La dernière victime, le président du Honduras, a eu l’idée extravagante que le gouvernement hondurien devait servir le peuple hondurien.
L’armée hondurienne étant formée et fournie par l’armée américaine, le gouvernement Us a pu faire écarter le président hondurien.

Il en est de même au Pakistan, où le gouvernement obtient du gouvernement pakistanais qu’il fasse la guerre à son propre peuple en envahissant les régions tribales que les Us considèrent comme favorables aux Talibans, à Al-Qaïda, aux « militants » et aux « terroristes. »

Plus tôt, cette année, un sous-secrétaire au Trésor américain a ordonné au Pakistan d’augmenter les impôts pour que le gouvernement pakistanais puissent guerroyer plus efficacement contre ses propres citoyens. Le 14 octobre, Hillary Clinton, la ministre des Affaires étrangères, a ordonné à nouveau au Pakistan d’augmenter les impôts, sinon les Us pourraient tarir son flux d’aide. Exprimant dans le même souffle que le gouvernement américain se préoccupe des réductions du budget militaire britannique, Clinton a fait pression sur ses états marionnettes européens pour qu’ils augmentent aussi leurs impôts.

Sur ordre de Washington, le gouvernement pakistanais a lancé dans la vallée de Swat, contre ses citoyens, une offensive militaire qui a tué un grand nombre de gens et a jeté des millions de civils hors de chez eux. En juillet dernier, Oba-Bla a chargé le Pakistan d’envoyer ses troupes contre les habitants pakistanais du Nord-Waziristan. Une semaine plus tard Carl Levin d’Israël, le sénateur démocrate du Michigan, a exigé d’intensifier les frappes aériennes de l’administration Obama dans les régions tribales du Pakistan. Le 30 septembre, The Frontier Post, un journal pakistanais, a écrit que les frappes aériennes « sont purement et simplement une agression flagrante contre le Pakistan. »

Les Us prétendent que ses forces en Afghanistan ont le droit de passer au Pakistan pour poursuivre les « militants. » Dernièrement, des hélicoptères de combat ont tué trois soldats pakistanais qui avaient été pris pour des Talibans. Le Pakistan a fermé la principale route d’approvisionnement de l'armée américaine en Afghanistan jusqu’à ce qu’ils s’excusent.

Le Pakistan a mis en garde Washington contre toute autre attaque. Pourtant, des responsables, pressés par Obama d’afficher des progrès dans la guerre sans fin en Afghanistan, ont répondu à cet avertissement en exigeant d’étendre la guerre d’Afghanistan au Pakistan. Le 5 octobre, le journaliste canadien Eric Margolis a écrit, « l'Amérique est très près d’envahir le Pakistan. »

Dans son livre, Obama Wars (Les guerres obamaesques), Bob Woodward rapporte qu’Asif Ali Zardari, le président fantoche du Pakistan, estime que les attentats terroristes à la bombe à l’intérieur du Pakistan, mis sur le dos des Talibans, sont en fait des opérations de la CIA visant à déstabiliser le Pakistan et permettre à Washington de s’emparer de son armement nucléaire.

Pour maintenir le Pakistan dans les rangs, le gouvernement Us a modifié sa position qui était que l’attentat à la bombe de Times Square était l’œuvre d’un « loup solitaire. » Le procureur général Eric Holder a changé l’accusation en « est l’œuvre de Talibans pakistanais, » et la ministre Clinton a menacé le Pakistan « de très graves conséquences » pour l’attentat raté de Times Square, qui était sans doute une opération sous fausse bannière visant le Pakistan.

Pour renforcer davantage la tension, le 1er septembre, les huit hauts gradés d’une délégation militaire pakistanaise en route vers Tampa, en Floride, pour une réunion avec le commandement central Us, ont été rudement malmenés et détenus comme s’ils étaient suspectés de terrorisme à l’aéroport Dulles de Washington.

Le gouvernement Us permet depuis des lustres les agressions militaires israéliennes incessantes contre le Liban. Il semble maintenant se mettre en condition pour une autre attaque israélienne contre son ancien protectorat du Liban. Le 14 octobre, le gouvernement Us a exprimé son « indignation » parce que le gouvernement libanais a autorisé la visite du président iranien Ahmadinejad, qui fait l’objet d’intenses efforts de diabolisation de Washington. Les représentants d’Israël au Congrès américains ont menacé de stopper l’aide militaire au Liban, oubliant que Howard Berman, représentant démocrate de Californie, avait, en punition d’une escarmouche frontalière entre le Liban et Israël, obtenu depuis août dernier le blocage de cette aide promise de longue date au Liban.

Le gros titre le plus frappant de tous est peut-être celui de l’article du 14 octobre, « Le nouveau premier ministre américain de Somalie. » Un américaina été installé au poste de premier ministre en Somalie. Un gouvernement fantoche à Mogadiscio, soutenu par des milliers de troupiers ougandais payés par Washington.

Tout ça ne fait qu’effleurer la surface de la bienveillance de Washington à l’égard des autres pays et du respect de leurs droits, de leurs frontières et de la vie de leurs citoyens.


Rappelez-vous, ils nous haïssent parce que nous avons la liberté et la démocratie, parce que nous respectons les droits de l’homme, et faisons montre de justice et d’humanité envers tous.

Traduction d'un article de Paul Craig Roberts, 15 octobre 2010

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