
Un bon article trouvé chez Anne Archet :
" Ce qui personnellement me scandalise, ce n’est pas tant les agissements du gouvernement — car, bien honnêtement, je ne pense pas qu’on puisse s’attendre à beaucoup mieux de n’importe quel gouvernement, si ce n’est un meilleur camouflage de leurs magouilles.
" Ce qui personnellement me scandalise, ce n’est pas tant les agissements du gouvernement — car, bien honnêtement, je ne pense pas qu’on puisse s’attendre à beaucoup mieux de n’importe quel gouvernement, si ce n’est un meilleur camouflage de leurs magouilles.
Non, ce qui me choque, ce sont plutôt les pleurs de tous ces journalistes, de tous ces commentateurs qui s’inquiètent du cynisme de la population. « Les gens sont cyniques… le taux d’abstention sera élevé aux prochaines élections… la démocratie sera en danger… il faut que les gens aient confiance en leurs institutions… » et patati, et patata. Vous allez me dire que ce faisant, ils jouent leur rôle de chiens de garde de la démocratie — c’est-à-dire de l’ordre établi — et vous aurez parfaitement raison. N’empêche : je me demande bien en quoi c’est un problème d’être cynique.
Prenant pour acquis qu’on ne se réfère pas à Antisthène et Diogène, et si je me fie à mon Petit Bob, le sens courant du mot « cynique » est « qui exprime ouvertement et sans ménagement des opinions qui choquent le sentiment moral ou les idées reçues, souvent avec une intention de provocation ».
Si c’est bien de ce cynisme-là dont on parle, il est à peu près temps que nous le devenions. Car s’il est une idée reçue dont nous devons nous débarrasser, c’est bien celle que la corruption n’est qu’une maladie passagère qui se règle en changeant périodiquement le personnel politique. Il est à peu près temps que nous prenions conscience que la corruption, le favoritisme et l’entretien des clivages sociaux sont au cœur même de l’institution étatique, quelque soit le type de gouvernement qui le gère, qu’il soit de gauche ou de droite, qu’il soit dictatorial ou démocratique.
Il est temps de comprendre que ce que nous appelons « démocratie » n’est qu’une façon de donner de la légitimité populaire à une institution qui dans les faits ne repose que sur la violence.
Au cœur de l’État se trouvent la violence, l’exploitation, la corruption et le privilège. Ajoutez-y la démagogie et la partisanerie et vous obtiendrez une démocratie.
Au cœur de l’État se trouvent la violence, l’exploitation, la corruption et le privilège. Ajoutez-y la démagogie et la partisanerie et vous obtiendrez une démocratie.
Vous trouvez cela cynique? Dites-vous que le cynisme est préférable à l’aveuglement."
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