Vous expliquez dans votre livre comment notre société de plus en plus normative incite à l'imposture...
Roland Gori : Il y a toujours eu de la fraude, de la triche, mais aujourd'hui l'imposture se dilue dans le champ social en réponse à la pression sans cesse accrue des normes. L'imposture est la sœur siamoise du conformisme généralisé. Vouloir imposer des normes, un «mode d'emploi» dans les manières de vivre, c'est très violent. On le vérifie avec l'évaluation des pratiques professionnelles et des savoirs. Le contrôle des connaissances incite non à l'amélioration des pratiques, mais à satisfaire les instruments qui prétendent les évaluer. Ces nouvelles formes d'évaluation confondent la carte et le territoire ! Je suis pour l'évaluation, mais je suis opposé à ses nouvelles formes sociales propres à la société de la marchandise et du spectacle. Nous avons par exemple une passion pour les palmarès.
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