« Souriez, vous êtes filmés », « soyons attentifs ensemble », « voisins vigilants » sont autant d’expressions désormais familières distillant un poison insidieux. Celui de l’acceptation du contrôle et de la surveillance discrets mais permanents. Celui de la collaboration proactive de tous à la « coproduction » de la sécurité et de la « tranquillité » promises et voulues par les toujours plus nombreux adeptes – politiciens à l’affût de bulletins de vote, flicologues et idéologues de la peur et industriels – de ce bonheur sécuritaire.
C’est cette « novlangue » envahissante et cette fabrique du consentement subreptice que dénonce Jérôme Thorel dans un livre tout frais sorti [1]. Pour ce journaliste indépendant et militant – avec derrière lui une longue carrière d’empêcheur de surveiller en rond et de défenseur des libertés, c’est l’homme par qui les Big Brother Awards sont arrivés en France il y a douze ans –, la mécanique d’acceptation est bien rodée. Et pour cause, elle a une histoire qui coïncide avec celle du progrès technique et est retracée dans le premier chapitre.
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