Il était une fois un piémontais, Bernardino Trovati, représentant de la France auprès du pacha d’Egypte Mohammed Ali (1802 -1806), puis consul de Napoléon (1806 – 1815) enfin, consul général de sa majesté le roi très chrétien dans la vallée du Nil (1821- 1829). Le piémontais exerçait aussi une étrange fonction : il fournissait aux cours d’Europe des animaux sauvages. Pour entretenir de bonnes relations avec Charles X, le pacha d’Egypte eut l’idée d’offrir au muséum d’histoire naturelle une girafe et chargea Bernardino Trovati de capturer cette dernière. La girafe fut capturée au Soudan, ramenée au Caire, puis à Alexandrie, enfin à Marseille… Le 23 octobre 1826, où elle fut mise en quarantaine jusque mi-novembre. Jamais on n’avait vu pareil animal sur le sol de France. Même le grand Buffon, n’en avait jamais vu et s’était contenté d’en dresser le portrait d’après des témoignages erronés et d’anciennes lectures…

Une fois l’animal sur le territoire français, il fallait l’emmener à Paris. On étudia deux propositions fluviales, la première, une navigation sur le Rhône, la Saône puis les canaux jusqu’à Paris. La seconde par la mer : Méditerranée, Gibraltar, le golfe de Gascogne et la Manche… Mais les deux solutions furent jugées dangereuses – on avait plusieurs fois, par le passé, perdu des rares animaux sur les eaux françaises – et on les abandonna.
L’ordre royal fut le suivant : La girafe irait à pied jusqu’à Paris. Geoffroy Saint Hilaire, alors âgé de 55 ans, professeur de zoologie au Muséum et membre de l’Académie des sciences, prend la décision, malgré ses rhumatismes et une rétention d’urine, de faire les 880 kilomètres à pied. Personne ne l’y obligeait. Il l’avait décidé et ne laisserait à personne la responsabilité de conduire l’étrange animal auprès du roi.
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