Monday, 3 June 2013

Fantasmes d’exotisme

La rencontre avec les étrangers a intensifié la pratique de ces peintures corporelles, au risque de les dénaturer. Car ces peintures sont maintenant une forme de revenu pour certaines tribus. Le tourisme progresse, bouleversant et détruisant plus sûrement la vie de ces ethnies que ne le font la guerre civile, les conflits tribaux, les trafics ou les aléas climatiques. […]



Un village mursi en particulier, sur cet itinéraire obligé, accueille de façon régulière des touristes. Ses habitants se sont parfaitement adaptés au rythme des visites, une manne tombée du ciel.

Quand arrivent les 4 x 4, aux alentours de dix heures, eux sont prêts à les accueillir, arborant parures et peintures de circonstance. Cette séquence assez surréaliste dure jusque vers midi, heure à laquelle les touristes doivent s’en retourner, jusqu’à la vague du lendemain. Ces « figurants » se font payer en monnaie locale, selon un tarif rigoureusement établi: deux birs pour se faire photographier - onze birs valant environ un dollar. L’argent est aussitôt converti en alcool ou en munitions, objets de trafics prospères.


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