Il y avait une grosse boîte en carton devant la porte. Deux paires de chaussures en dépassaient. «J'ai vu la boîte bouger, explique Jessica Herrera. Il y avait deux hommes dessous. Ils ne voulaient pas que les hélicoptères les voient. Ils m'ont demandé de les cacher chez moi. Je leur ai dit que j'allais appeler la police et ils sont partis.» La maison où habite Jessica Herrera est située à 100 mètres du mur. Un mur de fer de 10 mètres de haut, surveillé en permanence par des capteurs, des drones, des caméras, des agents dans des tours, des agents dans des VUS, des agents à vélo, des chiens pisteurs.
À Calexico, ville frontalière dans le désert de la Californie, des gens tentent chaque jour de franchir le mur. Certains d'entre eux aboutissent sur le porche de la maison de Mme Herrera. Le plus récent mouvement migratoire à toucher la région et les États-Unis, toutefois, n'amène personne à se cacher. Aucun chien ne renifle ceux qui y prennent part. Aucun hélicoptère ne cherche à braquer le faisceau blanc d'un projecteur halogène sur eux. De plus en plus, les immigrants passent la frontière... pour rentrer au Mexique.
Mme Herrera, une citoyenne américaine, est elle aussi sur le point d'aller plus au sud. Et, comme ceux qui se dirigent vers le nord, sa motivation est de nature économique.
«Au Mexique, dit-elle, j'ai un emploi qui m'attend. Là bas, ils embauchent.»
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