Sunday, 27 May 2012

L'odeur des lilas


Peut-être bien que ma fascination effarée pour la mort me vient d'un poème de Milosz qui commence comme ceci: Tous les morts sont ivres de pluie vieille et sale au cimetière étrange de Lofoten.

Monsieur, monsieur, c'est où, Lofoten?

On avait 10 ans. En culottes courtes. C'était le printemps. L'odeur des lilas des jardins voisins et les bruits de la rue entraient par les fenêtres grandes ouvertes de la classe. Monsieur, monsieur, comment des morts peuvent-ils être ivres? Et celle-ci, qu'on lui posera beaucoup plus tard, quand il ne sera plus là pour répondre: pourquoi ce poème à des enfants?
Peut-être bien que de là me vient l'idée que la mort sent le lilas.



Pour Anaïs, cinq ans et demi, la mort pourrait bien être un papillon. Au quatrième étage de l'Hôtel-Dieu de Québec, dans le couloir qui mène aux soins palliatifs, deux lampes en vitrail en forme de papillon (imitation Tiffany) s'allument quand décède un patient. Ce qui arrive quand même assez souvent. Un jour qu'Anaïs allait voir son papa, les lampes se sont allumées. Sa maman, qui la tenait par la main, a ralenti en disant chut. Pourquoi, maman? Sa mère lui a montré les lampes papillon allumées et lui a expliqué.


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